Tout sur la vignette Crit Air et comment l’obtenir

Sommaire

 

Avec des populations sans cesse croissantes, les villes et les métropoles sont de plus en plus encombrées. Avec les besoins en mobilité que cela implique, le parc automobile s’est alors rapidement densifié ces dernières décennies, appuyé par les diverses offres alléchantes des concessionnaires. Au fil du temps, les émissions de poussières et de gaz polluants sont devenus problématiques, si bien qu’aujourd’hui préserver la qualité de l’air est devenu incontournable. Dans ce sens, un dispositif a été mis en place afin de distinguer et favoriser les véhicules les moins polluants : la vignette Crit’Air. Découvrez dans cet article de plus amples informations sur son fonctionnement.

 

Qu’est-ce que la vignette Crit Air ?

 

Une vignette qui atteste du faible niveau d’émissions d’un véhicule

Le « certificat qualité de l’air », communément dénommé « Crit’Air », est un document qui atteste le faible niveau d’émissions polluantes d’un véhicule routier. Il donne accès à des avantages en termes de circulation et de stationnement. Il se présente sous la forme d’une vignette ronde autocollante, à poser sur le pare-brise d’une automobile ou sur la fourche d’un motocycle. Il succède à la pastille verte, un dispositif abandonné, car imprécis et dépassé. La vignette crit air existe en 6 catégories : la catégorie véhicule électrique ou hydrogène et les catégories numérotées 1 à 5. Elle classe un véhicule en fonction des données figurant sur son certificat d’immatriculation, à savoir :

  • la source d’énergie (thermique à essence, diesel, biodiesel ou gaz, à hydrogène, électrique, hybride rechargeable) ;
  • la catégorie du véhicule (motocycle, cyclomoteur, voiture particulière, utilitaire léger, autocar, poids lourd) ;
  • la norme antipollution EURO.

Prenant en compte la norme EURO, la vignette Crit’Air permet d’identifier une automobile répondant à des limites définies d’émissions d’oxydes d’azote (NOx), de monoxyde de carbone (CO), d’hydrocarbures (HC) et de particules fines.

 

Un moyen de modulation de la circulation dans les grandes villes et autres agglomérations

Ces dernières années, la production de véhicules doit répondre à des normes antipollutions de plus en plus strictes. Plusieurs agglomérations, afin d’y maintenir une qualité d’air non dangereuse pour la santé, ont alors décidé de moduler la circulation en privilégiant les véhicules les moins polluants à l’aide de la vignette Crit’Air. Pour cela, des zones de circulation restreinte (Zones à Faibles Emissions mobilité ou ZFE-m) et des places de stationnement ont été définies. Il faut noter que seuls les véhicules à faible émission peuvent évoluer et stationner, en fonction de la catégorie de leurs vignettes. Selon la ville concernée, ces mesures peuvent être permanentes ou temporaires lors des pics de pollution. À cet effet, la création de ce certificat serait aussi une mesure incitative pour orienter les futurs propriétaires de véhicules vers les modèles plus écologiques, économes et peu polluants.

 

Comment obtenir la vignette Crit Air ?

 

La vignette Crit’Air s’adresse aussi bien aux véhicules à faibles émissions immatriculés en France qu’à ceux immatriculés à l’étranger.  Pour obtenir la vignette Crit’Air, il suffit d’en faire la demande via le site internet officiel à l’adresse www.certificat-air.gouv.fr ou par courrier en remplissant un formulaire officiel. Dans les deux cas, il suffit de fournir des renseignements figurant sur le certificat d’immatriculation, enregistrés au Service d’Immatriculation des Véhicules. Le prix du certificat qualité de l’air est de 3,11 euros, auquel il faut ajouter l’affranchissement, soit un total de 3,72 euros pour un envoi en France et 4,61 euros pour un envoi à l’étrange. Ce tarif est payable en ligne par carte bancaire ou par chèque, accompagné du formulaire. Ces prix ne représentent que les coûts d’édition et de traitement, il ne s’agit aucunement de taxes. Grâce à cela, votre vignette vous sera envoyée à l’adresse figurant sur le certificat d’immatriculation. N’oubliez donc pas de notifier un éventuel changement d’adresse avant la commande de votre vignette.

 

Quel véhicule peut posséder la vignette Crit Air ?

 

Le système crit air a été mis en place pour limiter l’impact de la circulation automobile sur la qualité de l’air. Cette vignette vise alors les véhicules les moins polluants, notamment les plus récents. La classification de chaque véhicule tient compte de sa motorisation, de sa classe antipollution EURO et de sa date de mise en circulation. Les véhicules anciens, qui sont souvent les plus polluants, ne sont donc pas éligibles. Il existe 6 catégories de vignette Crit Air. Elles sont différenciées par une couleur et un chiffre.

 

Catégorie véhicule électrique ou à hydrogène

Matérialisée par une vignette de couleur verte, cette catégorie, parfois appelée catégorie 0, s’adresse à tous les véhicules électriques ou à hydrogène sans distinction.

 

Catégorie 1

Matérialisée par une vignette de couleur violette, cette catégorie concerne :

  • tous les véhicules thermiques au gaz (GPL) ;
  • tous les véhicules hybrides rechargeables ;
  • les VP (voitures particulières) et VUL (véhicules utilitaires légers) essence répondant aux normes EURO 5 ou 6, immatriculés à partir du 01/01/2011 ;
  • les motocycles répondant à EURO 4, immatriculés à partir du 01/01/2017 ;
  • les cyclomoteurs répondant à EURO 4, immatriculés à partir du 01/01/2018 ;
  • les poids lourds, autocars et autobus essence répondant à EURO 6, immatriculés à partir du 01/01/2014 ;
  • les poids lourds, autocars et autobus biodiesel fonctionnant uniquement au B100.

Catégorie 2

Matérialisée par une vignette de couleur jaune, cette catégorie concerne :

  • les VP et VUL essence répondant à EURO 4, immatriculés entre le 01/01/2006 et le 31/12/2010 ;
  • les VP et VUL diesel répondant à EURO 5 ou 6, immatriculés à partir du 01/01/2011 ;
  • les motocycles répondant à EURO 3, immatriculés entre le 01/01/2007 et le 31/12/2016 ;
  • les cyclomoteurs répondant à EURO 3, immatriculés entre le 01/01/2007 et le 31/12/2017 ;
  • les poids lourds, autocars et autobus essence répondant à EURO 5, immatriculés entre le 01/10/2009 et le 31/12/2013 ;
  • les poids lourds, autocars et autobus diesel répondant à EURO 6, immatriculés à partir du 01/01/2014.

Catégorie 3

Matérialisée par une vignette de couleur orange, cette catégorie concerne :

  • les VP et VUL essence répondant à EURO 2 ou 3, immatriculés entre le 01/01/1997 (01/10/1997 pour les VUL) et le 31/12/2005 ;
  • les VP et VUL diesel répondant à EURO 4, immatriculés entre le 01/01/2006 et  le 31/12/2010 ;
  • les motocycles et cyclomoteurs répondant à EURO 2, immatriculés entre le 01/07/2004 et le 31/12/2006 ;
  • les poids lourds, autocars et autobus essence répondant à EURO 3 ou 4, immatriculés entre le 01/10/2001 et le 30/09/2009 ;
  • les poids lourds, autocars et autobus diesel répondant à EURO 5, immatriculés entre le 01/10/2009 et le 31/12/2013.

Catégorie 4

Matérialisée par une vignette de couleur bordeaux, cette catégorie concerne :

  • les VP et VUL diesel répondant à EURO 3, immatriculés entre le 01/01/2001 et  le 31/12/2005 ;
  • les motocycles et cyclomoteurs immatriculés entre le 01/07/2000 et le 30/06/2004 ;
  • les poids lourds, autocars et autobus diesel répondant à EURO 4, immatriculés entre le 01/10/2006 et le 30/09/2009.

Catégorie 5

Matérialisée par une vignette de couleur grise, cette catégorie concerne :

  • les VP et VUL diesel répondant à EURO 2, immatriculés entre le 01/01/1997 (01/10/1997 pour les VUL) et le 31/12/2000 ;
  • les poids lourds, autocars et autobus diesel répondant à EURO 3, immatriculés entre le 01/10/2001 et le 30/09/2006.

Est-ce possible de faire des modifications sur mon véhicule pour avoir la vignette Crit Air ?

 

Si votre véhicule n’est pas éligible au certificat qualité de l’air, il existe tout de même 2 solutions pour l’obtenir.

 

Le rétrofit en électrique

Le rétrofit en électrique est une transformation consistant à remplacer le moteur thermique d’une voiture par un moteur électrique homologué. Cette opération doit impérativement être faite par un installateur habilité. Cette conversion implique entre autres la réception technique d’un agrément de prototype et la mention de la « conversion de la motorisation en électrique » de la part de l’installateur, ainsi que la délivrance d’un certificat de conformité de la part du fabricant. Cela, afin d’obtenir un nouveau certificat d’immatriculation mis à jour. Le véhicule désormais légalement reconnu comme électrique peut alors prétendre à une vignette Crit’Air verte, quel que soit son âge. De plus, il peut bénéficier d’une prime à la conversion allant de 2 500 à 5 000 euros.

 

La conversion au GPL

La conversion au GPL consiste à installer un kit GPL constitué notamment d’un réservoir spécial, d’un détendeur et d’un commutateur sur une automobile à moteur à essence. Elle doit également être réalisée par un installateur certifié qui se chargera ensuite de l’homologation. Cette conversion permet de prétendre à une vignette Crit’Air de catégorie 1, quelle que soit l’année d’immatriculation du véhicule.

 

Attention aux arnaques sur la vignette Crit Air

 

La multiplication des ZFE a poussé des nouveaux malfaiteurs à une nouvelle arnaque. Celle-ci consiste à envoyer des e-mails et des SMS à des automobilistes, en les invitant à demander une vignette Crit’Air. Ces derniers sont alors redirigés vers de faux sites Internet servant à recueillir leurs coordonnées bancaires des propriétaires des véhicules. Par conséquent, assurez-vous de n’utiliser que le site institutionnel dont l’extension est « .gouv.fr ».

 

D’autres actions existent-elles contre la pollution ?

 

La pollution automobile est un fléau devenu omniprésent dans les grandes agglomérations. Heureusement, le gouvernement dispose d’autres mesures contre la pollution. Parmi les plus notables, on cite :

  • la loi d’orientation des mobilités, une loi qui ambitionne d’ici à 2040 de mettre fin à la vente des voitures particulières et des véhicules utilitaires légers utilisant des énergies fossiles ;
  • des articles du code de l’environnement obligeant les institutions et entreprises publiques et les entreprises privées à intégrer une part de véhicules à faibles émissions (VFE) ou à très faibles émissions (VTFE) dans leur parc automobile ;
  • les primes à la conversion ;
  • les dispositifs antipollution obligatoires : filtre à particules, vanne EGR ou recyclage des gaz d’échappement  ;
  • les systèmes de bolus/malus écologiques, incitant à l’achat des véhicules électriques, électrifiés ou thermiques peu polluants ;
  • l’indemnité kilométrique vélo.

Par ailleurs, de nombreuses initiatives publiques et privées cherchent à se multiplier dans une optique écologique et économique. On peut citer : les locations électriques en libre-service, l’autopartage ou le covoiturage.

 

Avoir la vignette Crit Air ou non change-t-il beaucoup la donne ?

 

Bien qu’on observe une amélioration de la qualité de l’air et de la circulation en centre-ville, les effets sont moindres par rapport aux résultats attendus. En effet, les normes européennes antipollutions EURO ne prennent pas en compte les conditions réelles d’utilisation d’un véhicule. De plus, même sans l’existence du certificat, la volonté des automobilistes à faire davantage d’économies commence à tendre naturellement vers le renouvellement du parc auto. Cela dit, ils s’orientent de plus en plus vers les véhicules appartenant aux catégories les plus écologiques.

Tags :

Réparation et entretien

Partager: