Bentley Bentayga

 

Les créateurs des Land Rover Range Rover n’ont probablement jamais anticipé à quel point le segment des VUS de luxe prendraient de l’ampleur lorsqu’ils ont lancé cette version plus cossue d’un bon vieux 4×4 à l’anglaise. Nous sommes en 2015 et voilà que la division Bentley se lance dans l’aventure des VUS de prestige. Après tout, Porsche, Mercedes-Benz, Audi et BMW l’ont fait eux, alors pourquoi pas Bentley ? Si à l’époque du lancement du premier Porsche Cayenne, les puristes criaient au scandale – certains d’entre eux sont toujours aux barricades d’ailleurs –, il ne fait plus aucun doute sur l’importance de ce VUS au sein de la gamme Porsche.

Avec un alignement plutôt réduit, la marque Bentley qui fait partie intégrante du groupe Volkswagen ne risque pas grand-chose en lançant le VUS le plus onéreux du globe. Il est déjà admis que ce véhicule utilitaire sera un succès auprès des plus nantis de la planète. Un Mercedes-Benz GL 63 AMG, c’est trop ordinaire ! Un Bentley Bentayga, voilà qui est mieux !

Mais ce n’est pas tout, car Bentley, en plus de pouvoir se targuer d’offrir le VUS le plus cher, détient entre ses mains le VUS le plus rapide, le plus puissant et le plus exclusif de l’industrie. Remarquez, si la Jeep Trailhawk voit le jour, on peut déjà spéculer que le représentant de FCA va annuler deux de ces affirmations. Quant au côté exclusif, il n’y a que Rolls-Royce qui puisse venir s’immiscer dans ce créneau unique.

 

Plus sobre

Présenté à l’occasion du Salon de Francfort, le Bentayga ne reprend que très peu des éléments de style du prototype EXP 9 F de 2012, ce dernier ayant essuyé des critiques de toutes parts lors de sa présentation initiale. C’est probablement ce qui explique le côté familier du Bentayga. La division britannique s’adresse à un public résolument plus conservateur, il est donc normal que la ligne de sa toute dernière création soit plus discrète.

 

À l’avant, la grille de calandre typique s’installe entre les blocs optiques, ceux-ci étant entièrement éclairés au DEL, tandis que le long capot s’étire jusqu’à la base du pare-brise. Sur les flancs, on remarque tout de suite ce lien de parenté avec la famille Continental, l’arche de roue étant musclée au possible. La fenestration latérale demeure assez sobre et s’inscrit assez bien avec le caractère classique de ce nouveau venu. À l’arrière, les feux de position prennent beaucoup de place, mais leur emplacement est judicieux. Quant aux deux pots d’échappement aplatis, ils ne font que confirmer la présence d’une mécanique puissante sous le capot. Ah oui, il ne faudrait surtout pas oublier le fait que la robe de ce nouveau véhicule est entièrement en aluminium, ce qui permet d’économiser 236 kg par rapport à une carrosserie conventionnelle.

 

Un nouveau V12

Justement, parlons-en de ce moteur. Bentley a décidé de faire appel à son immense V12 de 6,0-litres développant pas moins de 600 chevaux et 663 lb-pi de couple, faisant du Bentayga le VUS le plus rapide de la planète. En effet, le 0-100 km/h annoncé ne prendrait que 4,1 secondes, tandis que la vitesse maximale est « limitée » à 301 km/h. Pour un mussel car, ces chiffres sont normaux, mais pour un mastodonte accusant un poids de 2422 kg, c’est carrément de la folie.

Contrairement à la croyance populaire, le moteur est de nouvelle facture, celui-ci faisant appel à l’injection directe et l’injection indirecte, ce qui permet de minimiser les émissions et d’optimiser les performances.

Accouplée à ce v12 biturbo, la boîte de transmission automatique à huit rapports devrait normalement être un modèle de transparence. Le constructeur a toutefois pris le temps de rendre sa boîte de transmission ainsi que tout le rouage d’entraînement plus robuste que dans les voitures du groupe.

La transmission a également la particularité de se « déconnecter » lorsqu’elle détecte un relâchement au niveau de la pédale d’accélération, et ce, du cinquième au huitième rapport, ce qui permet d’économiser à la pompe. Aussitôt que le pied droit en redemande, celle-ci redevient active. Quant au rouage intégral, il propose pas moins de huit modes différents, ceux-ci étant conçus pour la conduite hors route ou non.

Un VUS de cette trempe ne serait pas complet sans une batterie de dispositifs ayant qu’un seul but : la sécurité des occupants.

 

Un habitacle fait à la main

À l’instar des autres véhicules de la marque, le Bentayga a droit au même traitement lorsqu’il est question de l’assemblage et de la confection de l’habitacle. Il est assemblé à la main. Du bois verni au cuir tapissant tout le reste de l’habitacle sans oublier les pièces en métal, tout respire la qualité dans cet univers de VUS du dimanche.

La planche de bord reprend la forme des autres produits Bentley, un modèle de classicisme, vous en conviendrez. Quant à l’assise, Bentley propose de l’espace pour cinq ou quatre passagers, les deux sièges capitaines optionnels étant aussi vastes que ceux de la première classe d’un avion de ligne.

Non, on ne risque pas de le voir souvent ce nouveau Bentley Bentayga, avec un prix qui frisera facilement les 300 000$ canadiens avec quelques options montées à bord. Mais si le voyez, demandez-vous si son propriétaire a été l’essayer loin des sentiers battus.

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